La liberté n’est qu’un vain fantôme quand une classe d’hommes peut affamer l’autre impunément  
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Jacques Roux

La Compagnie des Nains Assis

La main sur le gourdin!                                                                        N°3                                                                   Décembre 2006




Steak de Nègre sauce mercantile
    histoire de la traite des noirs
seconde partie





Le Père Grognard raconte
le Père Noel


Ecrire au Père Duchesne

Dédicace spécial Noel

Le Petit Père Duchesne est un vieux débris totalement indépendant! Ses seules règles déontologiques sont  la liberté et l’anonymat.
Tous droits réservés à la postérité!
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Spéciale dédicace :

Aux p’tits gamins Chinois qui fabriquent  les p’its bonheurs de nos morveux
Aux petits gosses Indiens, qui les recycleront quand ils n’en voudront plus
Aux Sud Américains, qui marchent à peine, et qui tachent de sang les bijoux qui nous parent
Aux petits africains, qui crèvent pour nos fruits
Et aux petits Arabes, qui payent cher notre essence…
A l’oie gavée à mort
A la dinde de batterie
Aux crèches de plastique
A l’ange publicitaire…

Joyeux Noel à tous !!!

 

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Ma lettre au Père Noel
j' veux un DRONE!








Ma lettre au Père Noel




Cher petit papa Noel:

Pour mon Noel à moi, qui ais de l’ambition, j’aimerais que tu m’apporte un DRONE, tu sais, un avion télécommandé, comme ceux des Ricains, des Israeliens, des Français… !

Mais attention, Vieux machin, ne vas pas m’apporter un truc périmé datant de l’après guerre ! Ni un truc dépassé façon «first Tempest Storm » ! Je veux un truc moderne, un unmanned aerial vehicule (UAV), qui peut faire autre chose qu’espionner les petits soldats des autres, autrement dit, ce que j’aimerais avoir c’est un unmanned combat aerial vehicule (UCAV), genre Predator américain, un DRONE armé de canons, ou de missiles anti-char, comme celui qui a été envoyé au Yémen pour butter les membres d’Al Quaïda ! Ou alors un Hunter 20, l’UCAV Israélien : mon cousin italien en a acheté plusieurs dont il est ravi !

Toutefois, cher Petit Papa Noel, je tiens à préciser que mon rêve, le top du top, le nec plus ultra, ce serait un DRONE nouvelle génération, tu sais, un Superwer-B américain, un gros bibule qui peut se commander de très loin, mais aussi transporter des armes lourdes, comme des bombes…

S’il te plait, cher petit Papa Noel, lorsque tu chercheras mon cadeau, ne te laisses pas avoir, et n’achètes surtout pas un DRONE Européen !

Les Suédois, les français …etc., ils vont te proposer des trucs qui sont nuls ! Enfin qui sont nuls, pas tout à fait, mais qui ne sont pas toujours très utiles. C’est parce qu’ils travaillent chacun de leur côté bien que leurs technologies se rapprochent sur deux projets : ETAP, un programme commun, et NEURON, un projet de coopération des industrie aéronautiques européennes , impulsé par Dassault en vue de construire un nouvel aéronef… mais pour l’instant, on sait pas trop comment !

Ben ouais, tu peux pas comprendre : c’est de la stratégie !

 Les Ricains, quand ils commandent un DRONE, y disent aux industriels : «  Tiens, v’là des sous, tu m’fais un truc comme ça qui sert à ça ». Alors que les Européens, eux, y disent : « Tiens, v’là des sous pour chercher, et pis quand t’auras trouvé, on verra à quoi ça sert ! » … Stratégie, que je te dis ! Y’en a aucun qui soit d’accord sur ce qu’il veut en faire, de son DRONE, en Europe ! Alors du coup, y cherchent à faire un truc qui sert à tout !

Et pis méfie toi des Israéliens : leurs Drones sont souvent français ! Très bien pour butter les Arabes, mais avoues que c’est limité !

Enfin bref, pour conclure, cher petit Papa Noel, je me résume : pour mon Noel, je veux un DRONE made in USA, parce que si y ‘a un truc qui font bien, les Ricains, c’est tuer !


                                               

  Petit père Duchesne



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Salut les idéalistes !

Comme papa Duchesne il était débordé, y m’a d’mandé d’y fout’ mon nez. 3t’écris qu’est-ce que tu veux », qui m’a dit. Alors comme j’avais qu’ça à faire, j’y ai décidé :  « Saches qué ! J’vais t’les faire débander, moi, les Révolutionnaires ! J’vas raconter l’Histoire ! La vraie ! »


 

Alors bande de Pequenots, on a cru au Père noel ?! On est ‘hachment révolté cont’ la consommation, mais on touve quand même ça chi-chi tout ces jouets, que c’est quand même une bonne idée ?!
Alors j’vais vous dire qu’est-ce que j’en pense, moi, nom de Dieu, de vos cadeaux débiles ! C’est qu’au départ, vot’ truc, c’était un truc à cathos ! y f’saient les pitres à la messe, y bouffaient vite fait, et pis fini ! tout l’monde au lit !
Mais les cathos, y z’avaient des chiards, qu’y trainaient à la messe, l’hivers, en pleine nuit !
Alors pour pas u’y guelent et qu’y chialent, malins, y z’y fouaient une connerie sous l’oreiller, et quand y rentraient, y disaient au gosse : «  Vois ! Pendant qu’tu f’sais guignol à la messe et qu’tu m’les brisais, St Nicolas il est passé. »
Les cathos hollandais, y f’saient comme les autres. Seul’ment, les cathos hollandais, c’est des Angl-saxons, et les anglo-saxons, y faut toujours qu’y comp’iquent tout ! Alors y z’étaient pas contents d’êt’ cathos, et y voulaient plus fêter la naissance du Christ. Mais leurs gamins, eux, y voulaient toujours le cadeau ! Et y les leur brisaient ! Chaque année ! Alors à la fin y z’ont craqué, et y z’y ont filé le cadeau même qui z’allaient plus à la messe, en disant :  «  Tiens ! V’la mon gars ! mais c’est pas moi, hein, c’est… c’est… c’est Santer Klass, voilà ! »
C’te sale manie passa en Allemagne, où y rencontraient le même énicroche, et où qu’y dirent :  « c’est Santa Klaus », pis en Amérique, où tout c’beau monde avait déménagé…
En deux temps trois mouv’ments, tous les gosses y z’avaient pigé l’truc : plus besoin d’aller à la messe pour avoir le cadeau ! Suffisait d’brailler !
Bon, tout ça c’est vieux, hein, XVII° s., pour ceux-là qui savent compter… mais la manie elle est restée, et elle a même enflé : les gosses de riche en avaient de plus en plus, des cadeaux ! Et pis avec le progrès, même les pauvres y s’y sont mis !
En 1809, W. Irving écrit une histoire idiote, où il est question de Saint Nicolas volant. En 1823, C.C. MOOre s’y met aussi, et publie dans The Sentinel un truc encore plus débile, avec huit rennes ; Mais bon, pus c’est con, pus ça plait ! En 1863, le journal new yorkais « Harpper’s Illustrated Weeklee » confie à T ?Nast le soin d’illustrer les fadaises de Noel : il en rajoute une couche avec un renne au nez ampoule, une maison au pôle nord… et ça s’vent pendant plus d’trente ans !
G.P.Webster invente la fameuse « tournée de Santa Klaus », qui trace direct depuis le Pôle, jusqu’aux bons petits Ricains, et le tour est joué : le Père Noel est né ! Prêt à partir pour la Guerre 14-18, où il fait de la propagande !
Finalement, comme il suffit d’y faire des bulles pour changer l’monde, Coca Cola n’a rien fait dans cette histoire, que peindre en rouge les idées des autres, qui z’avaient créé en vert, et d’y bazarder dans les pubs ! Alors aux p’tits cons qui croient que Coca Cola peut faire gober n’importe quoi… à la prochaine fois !


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Les gens gerbants n’ont rien d’exeptionnel !

Steak de nègre à la sauce mercantile

( suite de l’article paru dans le N°2)

lire la première partie

Alors que les pratiques esclavagistes et le commerce triangulaire font la fortune, non seulement des planteurs créoles, des armateurs, des marchands des grands ports de l’Atlantique, mais aussi de la noblesse et de la bourgeoisie, qui ont largement investi dans les grandes Compagnies, de nouvelles voix s’élèvent pour remettre en cause ce trafic pourtant très lucratif, dès le milieu du XVIII°s.
Les témoignages des voyageurs émeuvent des auteurs comme Rousseau, ou Bernardin de St Pierre, qui véhiculent une nouvelle image du « Nègre » dans la bonne société (mythe du « bon sauvage »). Les encyclopédistes, comme Diderot et J.F. de St Lambert ( 1716-1803) prennent des positions très radicales en faveur de l’abolition. Mais cette transformation des mentalités est lente, et sans grandes conséquences.
Venu d’Angleterre, l’argument économique a plus de poids dans la marche vers l’abolitionnisme ; Les penseurs du capitalisme libéral voient en effet d’un mauvais œil  cette pratique qui, selon eux, est particulièrement improductive. Adam Smith écrira dès 1776 :  « l’ouvrier libre a sur l’esclave la supériorité, car la contrainte ne rend pas l’homme inventif, zélé, intelligent ». Ces idées traversent la manche, et gagnent de grands hommes politiques français tels que Turgot et Necker.
Mais les lobbys sont puissants, et les Colonies repésentent 1/6 du revenu de la France. Il ne faut donc pas se leurer : l’intelligentia dans sa grande majorité est pour l’abolition de la Traie des Noirs, mais en aucun cas pour l’abolition de l’esclavage. La nuance est de taille !
Même la Société des Amis des Noirs, fondée en 1788 par Brissot de Warrville, ne va pas jusque là. En son sein, Mirabeau, qui estime que ce système d’importation est néfaste, et qu’il vaudrait mieux développer le commerce et l’agriculture en Métropole, et qui ajoute que la question de l’humanité des Nègres ne se pose pas, tant il est évident qu’ils sont des Hommes, représente un courant minoritaire.
La Révolution n’arrange rien au problème de l’esclavage, au contraire : certains planteurs et marchands voient dans la royauté, et dans son « Code Nègre » un frein à l’esclavagisme, et une bonne raison de se révolter ! En 1790, la Constituante déclare : «  l’Assemblée nationale (…) met les colons et leurs propriétés sous la sauvegarde de la Nation, déclare criminel envers la Nation quiconque travaillerait à exciter des soulèvements contre eux. ». Seuls Sonthonax, Prudhomme, Chaumette, et autres rédacteurs de journal « Les Révolutions de Paris », se positionnent clairement en faveur de l’abolition immédiate, et de la totale égalité de droits entres Noirs et Blancs.

Pour bien comprendre l’état d’esprit qui régnait à cette époque, il faut préciser que dans les années 1720, une nouvelle idéologie avait gagné les communautés de  planteurs : le préjugé de couleur.

Les unions entre maîtres et esclaves avaient fait naitre des mulâtres, à qui le Code Noir avait accordé la liberté, et le statut de Sujet du Roi, tout comme aux affranchis. Dès lors, des planteurs de couleur prospéraient aux côtés de planteurs blancs. Or à Saint Domingues,  ce statut fut remis en question : une politique ségrégationniste fut mise en place dès 1724. Certains « Maîtres Noirs » quittèrent l’île pour se réfugier en Métropole entre 1760 et 1770. Ces riches Noirs, qui étaient de bons partis, se marièrent sans problèmes dans la noblesse et la bourgeoisie françaises. Ceux qui étaient restés à St Domingue se regroupèrent afin de défendre leurs droits ; En 1784, ils envoyèrent en France un « délégué des gens libres de couleur » Julien Raimond , qui rencontra le représentant du Roi, contre l’avis des dirigeants de Saint Domingue.
Lorsque la Révolution éclate, les bourgeois français ne sont pas racistes, mais sont en affaires avec des planteurs ségrégationnistes d’une part, et  des planteurs Noirs et mulâtres d’autre part, qui ne remettent pas en cause leur gagne pain commun, l’esclavage.

Les révoltes d’esclaves, de plus en plus nombreuses, et le manque à gagner qu’elles génèrent, poussent les députés de la Constituante à prôner soit une alliance entre Blancs et Mulâtres contre les Noirs quels qu’ils soient, soit, pour les plus progressistes, une alliance entre Blancs et Noirs libres contre Noirs esclaves. En 1789, comme une délégation de six députés Blancs était venue à Paris lire les doléances de St Domingue, la Société des gens libres de couleur eut le droit de lire les siennes. Mais entre 1790 et 1791, le tout puissant Club des Jacobins est noyauté par les modérés Barnave et Lameth, deux esclavagistes patentés, très liés aux ségrégationnistes, qui dissimulent à leurs comparses la situation dans laquelle se trouve St Domingue, où les Noirs libres s’étaient vus supprimé le droit de se déplacer et de porter une arme.
Grâce à l’Abbé Grégoire, Raimond entre dans l’aile gauche du Club. Brissot, Robespierre, et quelques autres prennent conscience de la situation, et le débat est ouvert du 11 au 15 Mai 1791, à l’issu duquel le maintient de l’esclavage est voté par la >Constituante, ainsi que l’égalité des droits entre citoyens libres de n’importe quelle couleur. Si elle a échoué à faire prévaloir le principe de liberté et d’égalité  entre tous les Hommes, l’aile gauche des Jacobins  a au moins réussi à ouvrir le débat…
Malheureusement, cette victoire relative est de courte durée. Le 23 Septembre, les députés abrogent l’égalité, et inscrivent le principe de ségrégation dans la Constitution.

En fait, les esclaves ne doivent l’Abolition qu’à la révolte des esclaves d’Haïti, qui commence dans la nuit du 22 au 23 Aout 1791.Cette insurrection est un succès. Les colons sont en débâcle. La guerre civile qui éclate en Haïti décontenance les députés de métropole, qui votent le 4vril 1792 un décret rétablissant les droits des Noirs Libres, et envoient les commissaires civils Polverel et Sonthonax ( anti esclavagistes notoires)  à St Domingue, avec pour mission de rétablir l’ordre. Ils forment les Bataillons de l’égalité, censés défendre les droits des Hommes Libres, et promulguent des lois qui affranchissent les Insurgés.
Paniqués, de nombreux Blancs vont se réfugier en Jamaïque anglaise.
Mais l’assemblée législative tombe aux mains des girondins, qui envoient le gouverneur Galbaud dans l’Ile en mai 1793.
La guerre est déclarée contre les Anglais et les Espagnols, mais  Galbaud  a pour priorité de se rallier les colons, et d’écraser le part Abolitionniste . Après un mois de guerre civile, les Abolitionnistes sortent vainqueurs, et organisent une nouvelle municipalité, qui proclame « l’égalité de l’épiderme » et abolit l’esclavage dans l’ile.
La France se trouve alors dans une situation délicate : les colons Blancs de St Domingue ont fuit, et se sont ralliés à la cause anglo-espagnole. Si elle abolie dans toutes les Colonies, elle perd ses Colons. Mais si elle n’abolie pas, elle risque de se retrouver dans ses autres colonies, face à des révoltes d’esclaves généralisées.. La Convention n’a d’autre choix que de proclamer l’abolition totale de l’esclavage dans toutes ses colonies, le 4 Avril 1794.
Cette proclamation restera pourtant partout lette morte : aucun décret d’application ne suivra la loi, et l’esclavage sera maintenu partout, sauf à Saint Domingue.
C’est à la force des machettes que les esclaves de la Guadeloupe et de Guyane rompent leur joug !

Pendant ce temps, en France, la Convention Montagnarde perd le pouvoir, et la Contre révolution gagne du terrain. En 1799, le Consulat est proclamé, avec à sa tête un certain Bonaparte, qui se torche avec l’article I de la Déclaration des Droits de l’Homme est du Citoyen. L’article 5 de sa nouvelle Constitution précise : « braves Noirs, souvenez-vous que seul le peuple Français reconnaît votre liberté et l’égalité de vos droits… Pas pour longtemps ! Bonaparte a le projet de construire un Empire des Amériques, et n’a aucune intention de perdre St Domingue, « la perle des Antilles » ! En 1801, tandis que St Domingue proclame l’unité et la nouvelle Constitution égalitaire,, il envoie sur l’ile le Général Leclerc, pour régler leurs comptes aux Nègres, avec l’ordre de vaincre, puis de déporter la génération révolutionnaire. Haïti gagnera par le sang son indépendance, mais en Mai 1802, Bonaparte proclame le rétablissement de l’esclavage dans les autres colonies :

« art . I : Dans les Colonies restituées à la France, en exécution du Traité d’Amiens, l’esclavage sera maintenu conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789

Art. 3 : La Traite des noirs et leur importation dans lesdites colonies auront lieu conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789 »

Une politique de ségrégation raciale est mise en place. Alors que les autres pays abandonnent progressivement ces pratiques, la France s’entête !

L’abolition de l’esclavage proclamée en 1815 ne sera jamais effective !  Il faudra attendre le 27 Avril 1848, et de nouvelles révoltes liées aux révoltes en métropole, pour obtenir enfin l’abolition, et la citoyenneté pour les Noirs et Métisses ! Notez que les propriétaires d’esclaves ont été indemnisés de leurs pertes par l’Etat Français !

En 1926, la Société des Nations adopte une Convention internationale sur l’esclavage. En 1948, l’article 4 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, confirmée par la Convention de 1956, condamne l’esclavage… et ce n’est qu’en 2001 que la Loi Taubira reconnaît que pour la France, la traite négrière et l’esclavage des Noirs est un crime contre l’humanité !

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Le Père Grognard
refait l’Histoire!



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